Qu’est-ce que la phobie scolaire ? La controverse autour de cette notion de phobie scolaire est aussi ancienne que l’expression elle-même. Apparue en 1941, l’expression a cherché à décrire une forme d’anxiété conduisant à un absentéisme scolaire. Une notion à distinguer de l’école buissonnière, comportement où l’anxiété n’est pas présente, ou alors éventuellement à l’idée seulement d’être sanctionnée pour cette conduite. Le refus anxieux de l’école est avant tout une souffrance tenant éloigné l’enfant de l’école, bien souvent contre sa volonté et son envie.
La difficulté de cette notion est d’en délimiter les contours qui ont pu au cours du temps et selon les auteurs recouvrir des formes d’anxiété très différentes. Ce comportement a été associé à l’angoisse de séparation et donc à la difficulté pour un enfant d’être éloigné de ses parents, et plus particulièrement de l’un d’eux. D’autres auteur·rices y ont vu une forme de phobie sociale, c’est-à-dire une peur irrationnelle de certaines situations sociales spécifiques, ici l’école ou la participation à des activités de groupe avec des enfants du même âge, par crainte du jugement des autres.
Par ailleurs, la notion de phobie scolaire est à différencier des autres formes d’anxiété qui peuvent survenir dans le contexte de la scolarité. Ainsi, il faut distinguer cette notion des comportements issus de manifestations anxieuses de type agoraphobique où le moteur de l’évitement scolaire est la peur de ressentir une crise d’angoisse en cours. La peur d’aller à l’école peut être aussi très rationnelle dans le cas d’un harcèlement moral, voire physique, scolaire. De même, certains aspects de personnalité peuvent conduire un·e enfant ou un·e adolescent·e à refuser d’aller en cours comme le rejet de la frustration, une attitude favorisée parfois par l’environnement et la dynamique familiale.
Enfin, il ne faut pas négliger les problématiques psychologiques plus graves dont l’absentéisme scolaire n’est qu’un des symptômes, parfois le premier et le plus visible.
Le refus d’aller à l’école d’un·e enfant ou d’un·e adolescent·e doit donc être évalué afin de déterminer la nature des difficultés rencontrées et, en fonction, le type d’accompagnement et de prise en charge à mettre en œuvre.