Skip to content
Dessin numérique représentant des coronavirus responsable du Covid-19 flottants dans un esoace étoilé.

L’épidémie de COVID-19 a entraîné un bouleversement dans les vies personnelle et professionnelle des professionnel·les de l’aide et de l’accompagnement médico-social : confinement, télétravail, poursuite de l’activité en intégrant les gestes « barrière » ou en prenant des risques faute de pouvoir les appliquer, disparition des séparations temporelles entre la vie personnelle et familiale et le travail, etc.

Tous ces changements ont exposé les professionnel·les à des situations stressantes. ·Elles·Ils ont pu notamment être confronté·es à :

  • une surmortalité des personnes accompagnées,
  • des inquiétudes pour leur santé ou celle de leurs proches en raison de leur activité,
  • une surcharge de travail liée aux modifications des conditions de travail et à son organisation,
  • un isolement dû au télétravail
  • une application difficile ou éprouvante des mesures « barrière » sur le lieu de travail
  • un vécu anxieux du confinement
  • une inquiétude sur les suites de cette situation pour sa vie personnelle et professionnelle.

Ces difficultés ne doivent pas être sous-évaluées, ni sur-évaluées. Si les réactions de stress sont normales pendant la durée des évènements, elles peuvent évoluer vers des troubles liés aux difficultés d’adaptation aux situations ou aux traumatismes qui en découlent. Ces difficultés peuvent apparaître plusieurs semaines, voire plusieurs mois après les évènements. Elles peuvent avoir été précédées d’une période d’amélioration et de disparition des symptômes de stress.

La vigilance est donc requise, surtout après le déconfinement, pour réagir rapidement et mettre en place l’accompagnement nécessaires des professionnel·les impacté·es.

Les recommandations suivantes visent à aider les personnes en situation de responsabilité à accompagner au mieux les équipes dans les suites de l’épidémie de COVID-19 :

1 – Maintenez un contact régulier avec les différents membres de vos équipes au travers de réunion de groupe en présentiel quand cela est compatible avec les mesures « barrière » (distance sociale, nombre de participant·es, etc.) ou via des dispositifs de télé ou visioconférence. Assurez-vous au cours de ces réunions qu’aucun·e partiticipant·e ne soit ou ne puisse se sentir isolé·e.

2 – Établissez un contact individuel régulier avec chacun des membres en dehors des réunions de groupe. En cas de télétravail, ce temps d’échange peut être l’occasion de s’assurer que les limites entre la vie privée et le temps de travail sont bien établies et que le droit à la déconnexion est connu du·de la salarié·e.

3 – Évaluez l’état émotionnel du professionnel dans le contexte actuel de l’épidémie (effets directs ou indirects de l’épidémie, du confinement et du déconfinement et de leurs conséquences) notamment la présence de stress, de colère, de tristesse ou d’épuisement.

4 – Normalisez le ressenti émotionnel négatif ou la douleur morale éventuellement présent-e : « Il est normal de ressentir des émotions négatives et d’en souffrir dans le contexte difficile que nous traversons/avons traversé. »

5 – Si la présence de stress, de colère, de fatigue excessive ou d’épuisement est évoquée par la·le salarié·e, s’elle·il évoque des sentiments de culpabilité ou d’impuissance, une évaluation de la situation par un·e professionnel·le de santé mentale est nécessaire. Bien évidemment, si des idées noires/suicidaires sont rapportées par la personne, une action d’urgence doit être enclenchée : appeler le 15 ou faire appel au Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil (CPOA) de l’Hôpital Sainte-Anne à Paris joignable au 01 45 65 81 09 / 01 45 65 81 10. Le doute doit toujours prévaloir sur la certitude : il vaut mieux appeler pour rien que de passer à côté d’un problème grave.

6 – En cas de présence de stress, de colère ou d’épuisement, et dans l’attente d’une évaluation par un·e professionnel·le, évitez de faire évoquer par la personne la ou les situations sources de ces émotions. Les recherches récentes convergent toutes vers un effet néfaste d’une évocation répétée des situations ayant occasionné une détresse psychique. Notamment, les interventions de type débriefing peuvent favoriser l’installation de pathologie de type traumatique à terme. Il est préférable d’aider la·le professionnel·le à mettre en place et à organiser le plus rapidement possible des activités permettant de réduire le stress, de se détendre et de bénéficier de soutien de l’entourage.

7 – N’oubliez pas que la prise de distance avec le travail (repos, récupération), le retrait professionnel et l’arrêt maladie sont recommandés pour la·le salarié·e pour qui le retentissement émotionnel ou psychologique est important et met en difficulté ses capacités de gestion et d’adaptation à la situation. Si vous êtes amené·e à conseiller une telle attitude, assurez-vous que la·le professionnel·le dispose ou disposera d’un soutien social dans cette période, qu’elle·il ne sera pas seul·e ou isolé·e et que l’intervention d’un·e professionnel·le de santé/santé mentale a été organisée.

Back To Top