En 1959, à l’âge de 20 ans, Jeannot s’enrôle pour l’Algérie. À son retour, il est confronté à un drame familial : son père, connu pour sa violence, s’est suicidé.
Ce retour tragique marque le début d’une lente descente vers l’isolement et l’émergence de troubles psychiatriques. Retranchés dans la ferme familiale, Jeannot, sa mère et sa sœur Paule se coupent progressivement du monde extérieur. Ce processus de déclin atteint son paroxysme en 1971, lorsque leur mère décède.
Jeannot et Paule gardent alors le corps de leur mère plusieurs jours devant la cheminée, avant de l’enterrer sous l’escalier de la maison.
C’est dans ce contexte de repli extrême que Jeannot s’isole définitivement, se cloîtrant dans sa chambre où il grave, sur le plancher, les traces indélébiles de sa souffrance psychique. Ce plancher, gravé des ultimes cris de douleur de Jeannot avant qu’il ne se laisse mourir de faim, constitue le cœur de cette exposition. Il témoigne de manière brute de la souffrance que peut engendrer une maladie psychiatrique non traitée.
Le texte gravé sur le plancher est à la fois un exemple paradigmatique de sémiologie psychiatrique et un témoignage poignant de l’emprise du désespoir et de la souffrance qui ont marqué
Cette exposition est un rappel essentiel de l’importance de briser le silence autour de la souffrance dans les troubles psychiatriques.
À voir au Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne